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Andreja Pejic

Andreja Pejic, née le 28 août 1991 à Tuzla (Bosnie-Herzégovine), est un mannequin transgenre australo-bosnien. Longtemps, elle a essayé de vivre comme un garçon cisgenre lambda. Elle pensait que rêver de vivre la vie d'une femme n'était que pure fantaisie.




Débuts étincelants


Repérée à l'âge de 17 ans alors qu'elle travaille au MacDonald's de Melbourne, Andreja a très rapidement imposé sa figure de beauté froide dans le milieu de la mode. La fluidité de genre, innée chez Andreja, la propulse en haut de l'affiche.



A Paris (Janvier 2011), Pejic représente les collections "femmes" pour Jean-Paul Gaultier et "hommes" pour Marc Jacobs. Sa plastique in between genders et son charisme spontané détonnent et émerveillent les créateurs et le public. Elle se présente publiquement comme une personne au physique androgyne, aux longs cheveux blonds platine et aux yeux bleus-gris.



Au Stylenite, en Juillet 2011, Pejic apparait sur le podium à la fois dans les vêtements masculins et féminins de Michalsky. L'année suivante, elle participe à la Semaine nuptiale de Barcelone : elle porte les créations de mariée élaborées par le designer espagnol Rosa Clara.

Cette même année, Pejic apparait alors en 18ème position sur la liste du Top 50 des modèles masculins (models.com) et elle émerge dans le classement des 100 femmes les plus sexy du magazine FHM.


Deux ans plus tard, Pejic est aux côtés Iselin Steiro , Saskia de Brauw et Tilda Swinton dans la vidéo "The Stars (Are Out Tonight)" réalisée pour un clip de Bowie.



À la fin de 2013, elle fait ses débuts à l'écran en jouant "Radu the beautiful" dans la série turque Fatih.


En 2014, elle fait alors son coming out Trans à la presse : «Le fait que j'aie été mannequin androgyne ne me rend pas moins femme aujourd'hui, et je suis fière de mon parcours. Vous ne devez pas avoir honte de votre passé pour créer votre futur; et vous pouvez être fiers de qui vous êtes». Sur la plate-forme de crowdfunding Kickstarter, Andreja annonce son projet : réaliser un documentaire sur sa vie de femme transgenre et sur sa chirurgie de réassignation.



Pejic est devenu le premier modèle ouvertement transgenre profilé par Vogue dans son numéro de mai 2015 : c'est une consécration.



Se battre pour être soi


Andreja Pejic ne cache pas que l'année 2015 a été très compliquée et intense pour elle, tant au niveau personnel que professionnel. En effet, elle a pris la décision de réaliser une chirurgie de réassignation sexuelle, tout en continuant de traiter avec les agences de mannequinat pour la poursuite de sa prometteuse carrière. Dans une interview accordée au magazine web Allure, elle confie avoir beaucoup douté face aux réactions du milieu de la mode. Bien que l'androgynie et l'ambiguité du genre ne soient pas nouvelles dans l'univers du mannequinat, certain.e.s se méfiaient de l'accueil du grand public sur la question Trans.



Malgré les obstacles, Andreja sort grandie de cette épreuve. Ceux qui présageaient le nauffrage de sa carrière ont reçu la preuve du contraire car un nouveau chapitre s'est ouvert pour elle. Andreja collabore avec Make Up For Ever qui en fait son égérie. Son partenariat avec cette marque de cosmétique atteste que les femmes Trans sont des modèles féminins comme les autres. Andreja Pejić est le visage emblématique d'une gamme de produits que les femmes, Cis ou Trans, achèteront. Revendiquer le contraire ne revient-il pas à affirmer que les femmes blanches ne se sentent jamais concernées par les produits présentés par les mannequins non-blanches ?



Visibilité de la transidentité : un tournant ?


Au-delà de sa victoire personnelle, la visibilité d'Andreja envoie un message positif aux personnes de la communauté LGBTQIA. Chacun.e peut vivre son identité en étant fière d'être soi car la beauté est un critère esthétique qui dépasse la binarité des genres. Etre différent n'entrave pas la réussite. Mais il faut se battre et ne rien lâcher.


Le succès de Pejic coïncide parfaitement avec une sorte d' intégration culturelle et politique de l'identité transgenre et permet au public d'aborder la problématique du genre sous un nouvel angle. La société semble reconnaître que les questions de genre, d'identité et de sexualité sont d'une extrême complexité et qu'elles ne se limitent pas à la binarité hétéronormative.


Sur son compte Instagram, Andreja s'exprime en ces termes : "Si au début de ma carrière, ou même au milieu, ou même rien que l'année dernière, on m'avait dit que j'aurais 4 pages dans le Vogue américain je ne l'aurais pas cru! D'ailleurs plusieurs personnes m'ont répété encore et encore que mes chances d’atterrir dans ce magazine étaient quasi nulles. Alors vous pouvez imaginer ce que je ressens à présent! Merci [...] d'avoir changé l'histoire et d'avoir permis que j'en fasse partie, mais encore plus pour avoir représenté une minorité sociale entière et une communauté de femmes souvent oubliées dans un magazine si important, traçant le chemin pour que le reste de l'industrie de la mode puisse suivre!".




Quelle place pour la cause Trans à l’heure des discriminations ?


Aux Etats-Unis, les estimations dénombrent 700.000 personnes Trans, ce qui est certainement très faible. Un ensemble de statistiques décourageantes provient de l'Enquête nationale sur la discrimination des transgenres (2011) : 90% des personnes Trans ont été victimes de discriminations au travail et près de 20% ont été privés d'un endroit pour vivre. 90% des Américains déclarent connaître quelqu'un qui est lesbienne, gay ou bisexuel , alors que seulement 8% disent la même chose à propos de quelqu'un qui est transgenre.


L'année 2016 sera cruciale pour constater l'influence des personnalités publiques Trans sur la question. Ces personnes sont encore considérées comme des objets de curiosité et ne sont pas toujours acceptées comme des individus ayant le droit de mener une vie "normale" (logement, travail, vie de famille...).


L'état des lieux sur la discrimination des transgenres établi aux Etats-Unis cristallise des enjeux socio-culturels au-delà de ce continent. Certes, les Trans sont "dépathologisés". Mais comment recomposer la cartographie des identités de genre à l'heure où l'hétéronorme cisgenrée s'impose toujours comme un modèle identitaire fixe et immuable ?


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