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Les vagins s'exposent à Bristol (UK).

Au Royaume-Uni, dans les espaces publics, les murs, les couloirs des écoles, les tunnels et les stations de métro grouillent de pénis peints à la bombe. La street artist fémininiste VAJ GRAFF le constate en ces termes : "Le monde de l'art est dominé par les hommes . C'est un fait. Le street art est dominé par les hommes . C'est un fait. Je dois donc représenter les femmes, pour rétablir l'équilibre". Des vagins dans les rues ? C'est le moyen d'expression choisi par VAJ GRAFF pour dénoncer les inégalités hommes/femmes dans le monde du street art.


©VAJGRAFF

STREET ART SUBVERSIF


Le street art est plein de QUEUES et je ne parle pas seulement des TROUS DU CUL avec leur canette de bière. Je parle de ces grosses QUEUES dessinées sur tous les murs de BRISTOL.” Voici l'état des lieux que dresse VAJ GRAFF, street artist de 26 ans, pour dépeindre une réalité qui fâche : dans les rues de Bristol, les graff de verges sont très répendus, alors que les dessins de sexes féminins restent rares - voire totalement absents.


©VAJGRAFF

Elle souligne que de nombreuses pièces phalliques peintes dans les lieux publics sont, à ses yeux, irrespectueuses, agressives et oppressantes. Elles sont un moyen pour eux de marquer leur territoire, de montrer que l'espace public leur appartient. En effet, l'omniprésence visuelle du pénis n'est pas sans rappeler la domination sociale masculine systémique. "Tout le monde a quelque chose à dire, alors qu'ils le disent. Il n'y a pas assez d'artistes de rue de sexe féminin. Il faut que ça change. Qu'ils soient avec ou contre moi, je m'en fous. J'ai quelque chose à dire et je le ferai en pulvérisant de la peinture. Tout le monde devrait faire la même chose ", dit-elle.


©BANKSY

Rien que par le blaze qu'elle s'est choisi, VAJ GRAFF indique qu’elle s’est donnée pour mission d'honnorer les femmes en célébrant le vagin grâce à l’art de rue. Selon elle, même si de plus en plus de femmes se lancent dans le street art, le public et les sommités du monde de l’art ne perçoivent pas leur travail de la même manière que celui des hommes.


©VAJGRAFF

Les oeuvres de VAJ GRAFF provoquent des réactions contradictoires, comparé à ses pairs masculins, surtout de la part des médias. “Bristol aime se vanter de son street art, mais quand c’est quelque chose de réel avec un message réel, elle ne peut pas le gérer”, lâche l’artiste, en faisant référence aux œuvres de BANKSY. VAJ s'évertue donc à se battre pour exister aux yeux de celleux qui aperçoivent son travail dans les rues. Il s'agit d'un combat pour la visibilité de la femme. C'est une lutte ontologique pour la reconnaissance de la valeur de l'artiste, indépendamment de son genre et de son identité.


©VAJGRAFF

LA POLÉMIQUE : LE PUBIS DE SA MAJESTÉ

En janvier 2016, VAJ GRAFF a alimenté une polémique en customisant une statue historique de la Reine Victoria. Elle a donné une paire de jambes nues à Sa Majesté, et ce qui semble être un nombril. Le public et les médias se sont montré très préoccupés par le mont de Vénus dessiné sur le corps de la Reine.


©VAJGRAFF

"So I spray a MINGE on her MAJ and Bristol gets a bee in its bonnet.

QUEEN VIC was an Original Feminist. So I wanted to show her in all her glory."

"La reine Victoria était une féministe avant l’heure. Donc j’ai voulu la montrer dans toute sa splendeur.” C’est ce que l’artiste VAJ GRAFF a expliqué à ses détracteurs qui l’accusent d’avoir “vandalisé” la statue, vieille de 127 ans. Son crime : elle lui a dessiné une vulve.


Beaucoup de haters disent que c’est du VANDALISME. Ce n’est pas du vandalisme. C’est un manifeste. RESTEZ DEBOUT. SOYEZ FIÈRES ET AIMEZ VOTRE VAGIN”.


Active depuis juin 2015 mais inconnue dans le monde du street art jusqu'à l'affaire de la Reine, le statut de VAJ GRAFF change de dimension et sa popularité est croissante. D'après ses dires, elle est la seule street artist de sexe féminin à Bristol et elle ne compte pas laisser les normes sexistes prendre le pas sur les autres formes d'expression. «Les hommes définissent ce qui est digne d'attention», écrit-elle. «Si vous faites quelque chose de différent, ils n'aiment pas. Peur eux, les femmes, qui sont propriétaires de leur corps, et osent faire quelque chose de cela, sont provocatrices, elles sont des fauteurs de troubles... Je suis VAJ GRAFF et j'ai une déclaration à faire : je suis en mission.»


Selon les médias locaux, les graffitis "révélant" la reine Victoria ont été effacés peu après que sa mue féministe ait eu lieu, mais cela n'empêche pas que le nom et les oeuvres de VAJ GRAFF apparaissent dans presque tous les journaux britanniques. Il est probable que l'artiste n'ait pas cherché à faire le buzz à l'échelle nationale, comme cela s'est produit in fine, mais le coup marketing a payé, et l'artiste joue le jeu. Nul doute que les clitoris, les vulves, les pubis, les toisons d'or et les nymphes ont de beaux jours devant eux et continueront à colorer les murs de Bristol.


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