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Karibou* à Mayotte : quel avenir pour Mayotte la Magnifique?

*Bienvenue à Mayotte

©comptoiroutremer.org


Depuis le 31 Mars 2011, Mayotte s'inscrit comme le 101ème département Français. Pourtant, elle forme avec Anjouan, Grande Comore, et Mohéli, la République Fédérale Islamique des Comores, une union d'Afrique Australe. À travers l'histoire coloniale, Mayotte est administrée par la France depuis 1841, et un référendum de 1976 porterait à 99% le désir de ses habitants à y rester annexé-e-s. Bien qu'embrassée par un des plus grands lagons du monde, la Grande terre et Petite terre qui la composent sont sous tension.


En 1975, dans son processus de décolonisation du territoire comorien, la France bafoue le droit international du respect des frontières en s'appropriant Mayotte. Condamnée une vingtaine de fois par l'ONU, elle s'offre de surcroît le « Visa Balladur » en 1995, afin d’empêcher la libre circulation inter-îles via des formalités draconiennes. Sa population actuelle s'estime autour de 350 000 habitants, dont un large tiers serait en « situation irrégulière ».


Panneau d'affichage sur une place du centre ville de Mutsamudu, Capitale d'Anjouan


De nombreuses raisons comme l'accès gratuit aux soins ou l'espoir d'un salaire décent poussent les îliens à amarrer sur un territoire où les dirigeant-e-s sont un peu moins corrompu-e-s. C'est à prix d'or, et au péril de leur vie, qu'on leur propose d'embarquer de façon insultante à bord de « Kwassa Kwassa », ou modestes bateaux à moteur, pour traverser une branche de l'océan indien.


© pcfbalaruc.over-blog.com


Certain-e-s parviennent à rejoindre un membre de leur famille et obtiennent des papiers. D'autres survivant-e-s peuvent aspirer à trouver un abri, parfois, un petit travail au noir sous payé, un lit pour quelques jours d'hospitalisation ou se voir reconduire hors des frontières francisées dans des conditions lésant souvent le droit à l'immigration (aucune demande d'asile ou passage accordé aux élites par exemple). La terre d'accueil ne l'est pas vraiment.


Sur les hauteurs de Mamoudzou, la capitale, un immense bidonville s'agence de maisons de tôle nommé « bangas » et des quartiers entiers sont développés sur ce modèle de grande précarité. Ensuite, la moitié de la population vivant à Mayotte a moins de 25 ans, et une partie d'entre elle se trouve en grande difficulté scolaire, professionnelle ou sociale.

© lepoint.fr


Une grande forme d'insécurité règne sur cet île et les nombreux actes de délinquances sont majoritairement commis par des mineur-e-s sans arme à feu. Certains coins de cette petite terre d'environs 376 km2 sont à éviter. Les habitant-e-s de la capitale vivent derrière plusieurs verrous avec des barreaux aux fenêtres en redoutant les vols à l'arrachée ou les caillassages. Divers faits d'une violence extrême sont relatés quotidiennement (cambriolages, viols, cruauté envers les animaux...).


Ces événements sont souvent au centre des conversations et différentes idées se confrontent. Du côté Mahorais tout comme métropolitain, certain-e-s pensent que l'immigration Anjouanaise est responsables de tous les maux : « Je ne suis pas raciste mais... » ; « On ne peut pas sauver la terre entière ».

© ipreunion.com

D'autres considèrent cette violence comme le symptôme d'une société influencée par des notions individualistes et mercantiles de l'Occident. « Avant on veillait les uns sur les autres, on s' échangeait gratuitement les fruits » s'exprime une Mahoraise, qui décrit l'île comme paradisiaque il y a dix ans.


Ou encore que cette délinquance est actée par des gamins paumés de différents milieux qui doivent évoluer dans un contexte politico-social perturbé. La France est en cours de départementalisation, les Mahorais en perte d'identité.


Personne n'oserait contredire la beauté de cette île, mais Mayotte la magnifique est bousculée, que pouvons-nous espérer pour qu'elle s'apaise ? De récents mouvements citoyens s'organisent afin d'alerter les pouvoirs publics. Mais que faire, réunir et accompagner les Comores ? Développer la lutte contre l'immigration clandestine ? Qui abandonner ? Les positions s'affrontent mais nous pouvons demander qui vit réellement dans l'illégalité sur cette île.


© lemonde.fr


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