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Transposition : festival du film des identités de genre et sexuelles.

La transposition, c'est cette démarche qui nous invite à nous affranchir des représentations et des pressions sociales pour comprendre et intégrer les différences et respecter l'altérité. Ainsi, chacun.e a, a priori, la liberté de vivre son identité dans tout ce qu'elle renvoie : minorité dans la majorité, hérétique dans un monde conformiste, iconoclaste malgré les normes et les conventions.

Transposition, c'est aussi le nom du festival du film des minorités de genre et sexuelles dont la première édition se tiendra à Annecy du 17 au 28 mai prochain.

Julie et Katia, organisatrices de ce beau projet, reviennent sur l'histoire de ce festival et sur les temps forts qui jalonneront la programmation.



PRÉSENTATION


Pour commencer, pouvez-vous nous éclairer sur la genèse de ce festival ? Dans quel contexte a-t-il vu le jour ? Quelles étaient vos motivations ?


Julie : En fait, c'est à la fois une rencontre et une lecture. Katia et moi partagions la même envie de nous impliquer et de créer un événement à la fois culturel et festif. Et on a lu un article de Marie Labory, dans la revue Well Well Well, où elle parlait de cinéma et de ce qu'elle appelait la « transposition » : ce petit exercice qui consiste à se mettre à la place du héros ou de l'héroïne d'un film quand on appartient à une communauté minorisée en raison du genre ou de l'orientation sexuelle. L'idée nous a parlé. On aimait le cinéma, on avait envie de proposer cet exercice mental à un large public varié.


Katia : On ne se retrouvait pas forcément dans ce qui nous était proposé, ici, comme événements. Annecy est une ville très culturelle, avec un grand nombre de festivals, et pourtant, il n’existe quasiment plus rien pour le public queer. On a fait le tour, rapidement, de ce que l’on pouvait mettre en place et le festival de films est venu spontanément !


En quoi le terme "transposition" représente-t-il l'ensemble de votre projet ?


Julie : Justement, parce que l'idée était celle-là, proposer d'autres modèles, d'autres représentations, permettre cet exercice à tous et toutes, quels que soient le genre ou l'orientation. Finalement, Jack et Rose dans « Titanic » ne représentent pas beaucoup de couples. On voulait montrer fièrement qu'il y a d'autres modèles, et que cet exercice est finalement faisable par tou.te.s !


Katia : La Transposition, c’est aussi dire élégamment « mets-toi à ma place », à un proche, un membre de la famille ou un.e ami.e. Plutôt que de discourir pendant des heures, parfois en vain, on se dit qu’il est peut-être plus facile de prendre ce proche par la main et l’amener à faire cet exercice dans une salle de cinéma. Les festivals de films LGBT+ sont, pour cela, très importants.


SI VOUS N'AIMEZ PAS LA MONTAGNE de Joy Thomas et Paula Perez (2014)

Projection le 25 mai à 20h, MJC Novel

Ce festival "des minorités de genre et sexuelles" est en lien avec la culture queer, dans la mesure où il met en lumière les thématiques de genres, identités et sexualité en marge de l'hétéronorme dominante. Pouvez-vous nous donner 5 mots, expressions ou courtes phrases qui, selon vous, définissent le queer ?


Julie : Je sais pas, je pense que je dirais « non-hétéronormé.e », « affirmation de soi », « sortie de la binarité (sclérosante) », « fierté », et peut-être... « militant.e » !

Katia : « Identité », « hors-norme » et « lutte » !


Pouvez-vous nous dire quelques mots sur l'équipe qui pilote cette première édition ? Comment la team de TRANSPOSITION s'est-elle constituée ? Les organisateur.e.s ont-ielles un background dans l'événementiel LGBT+ ?


Julie : On est à peu près une quinzaine de personnes dans l'équipe. Transposition a grandi petit à petit, mais non, globalement, même si certain.e.s avaient déjà des parcours militants, on ne vient pas de l'événementiel LGBT+, loin de là !


Katia : L 'équipe s’étoffe de plus en plus, à l’approche du festival. Il y a des personnes issues de tout horizon, mais cinéphiles ! On se retrouve toutes et tous autour de ce projet, quel que soit notre « background ». A part une ou deux personnes de l’équipe, personne n’avait vraiment d’expérience dans l’organisation d’un festival de films. On a donc, toutes et tous, énormément appris au cours de ces derniers mois. C’est très enrichissant.


GARÇONNE de Nicolas Sarkissian (2014)

Projection le 22 mai à 10h30, La Turbine

Annecy, la "perle des Alpes Françaises", est une ville dynamique et attractive, de part son patrimoine naturel, entre lac et montagnes, et joue un rôle culturel majeur en hébergeant le Festival International du Film d'Animation depuis 1960. Pour quelle(s) raison(s) avez-vous choisi d'investir la "Venise des Alpes" ? En quoi est-ce une opportunité pour dynamiser la culture queer en Haute-Savoie ? A ce propos, pouvez-vous nous parler d'événements ou de collectifs annéciens dans cette mouvance (à moins que la culture queer y manque de visibilité) ?


Julie : Parce que l'on vit ici principalement ! Et parce que la culture queer ne doit pas être réservée aux grandes villes comme Lyon ou Paris. Pour nous, c'était vraiment important de montrer que les communautés minorisées en raison du genre et de l'orientation sexuelle sont présentes et dynamiques. Il existe quelques structures locales avec lesquelles nous travaillons. Justement, on veut vraiment être dans quelque chose de fédérateur, par exemple, nous allons organiser des apéros en partenariat avec le Fitzgerald qui est un lieu où se tiennent des soirées LGBT+ tous les mardis.


Katia : Créer une soirée ou un événement sur Paris ou Lyon, aujourd’hui en 2016, c’est finalement assez facile. Les portes sont déjà ouvertes. Ici, ce n’est pas forcément le cas. A Annecy, clairement, la culture queer est en manque de visibilité. Même le public lui-même a tendance à s’autocensurer. Il y a vraiment un gros travail à faire, pour relancer une dynamique. C’est pour cette raison que l’on essaye de fédérer le plus d’acteurs possibles autour du festival : le Fitzgerald, Chez Pen, le Café des Arts… mais également les associations comme Aides à Annecy ou un peu plus loin à Genève avec Lestime, et à Lyon également avec la présence de Frisse Asso ou du Collectif Lesbien Lyonnais.


Comment vous y êtes-vous pris.es pour trouver des partenaires, des appuis et des financements ?


Julie : Nous avons lancé une campagne de crowdfounding qui a été un succès, d'ailleurs ! Et nous sommes allées chercher des partenaires dont la démarche était proche de la nôtre.

Katia : On a multiplié les démarches, dépôts de demande de subvention, crowdfounding, partenariats privés. Les partenaires privés représentent 50% des appuis financiers du festival. C’est énorme, et on n’oubliera pas ces entreprises qui nous ont fait confiance dès le début !


PROGRAMMATION


Quelle est la thématique et les concepts clés de cette première édition de TRANSPOSITION ? Y a-t-il une ligne directrice qui tisse un lien entre les différents films programmés ?


Julie : La programmation est organisée autour de différentes thématiques : Militant, Gay-Ok, Dykes are hype, A la frontière des genres et une Nuit Queerotic autour des pornographies queer et féministes. On voulait des films intéressants du point de vue cinématographique et qui permettent d'ouvrir une discussion, de nourrir un échange.


LE CERCLE de Stefan Haupt (2014)

Projection le 19 mai à 18h30, La Turbine

Comment avez-vous réalisé la programmation et la sélection des films ? Sur quoi vous êtes-vous fondé.e.s ?


Julie : On a surtout regardé beaucoup beaucoup de films !

Katia : Beaucoup, beaucoup !


LA SOCIOLOGUE ET L'OURSON de Etienne Chaillou et Mathias Thery (2015)

Projection le 20 mai à 20h30, La MJC Novel

Avez-vous eu un coup de cœur particulier pour une oeuvre en réalisant la programmation ? Si tel est le cas (et que l'on peut en parler sans spoiler), pouvez-vous nous en dire un peu plus ?


Julie : Gros gros coup de cœur de mon côté pour le film Tangerine ! Le documentaire Rien n'oblige à répéter l'histoire, également et dans un genre différent, qui revient sur l'histoire des luttes LGBT+ en partant des émeutes de Stonewall, date fondatrice du militantisme gay et lesbien, c'est essentiel de transmettre notre histoire !

Katia : Tangerine, également !!! Sinon j’ai adoré Je suis à toi, l’humour belge et moi... long story ! Et du côté court-métrages, j’ai eu un coup de cœur pour Garçonne, Entre les silences et Une petite robe chinoise. Plusieurs coups de cœur en fait !


TANGERINE de Stean Baker (2015)

Projection le 21 mai à 20h, La MJC Novel

Vous proposez une soirée de clôture très alléchante au Brise Glace qui rassemblera deux DJ emblématiques de la scène queer et alternative, Nicol et WNK, ainsi que Louise Roam et, en tête d'affiche, le duo Mansfield.Tya ! Un line up très ambitieux ! Pouvez-vous nous parler de ces artistes ?


Julie : On a eu beaucoup de chance d'être soutenu.e.s par le Brice Glace, la salle qui accueille la soirée de clôture. Ce sont des artistes dont on aime beaucoup les univers !


MANSFIELD.TYA


Katia : Le Brise Glace est LA salle emblématique de la région. Son programmateur, Bertrand Furic, nous a soutenu et conseillé dès le départ. C’est grâce à lui que le festival a cette ampleur aujourd’hui. Il y a cru dès le début, et nous a donné envie de nous dépasser et d’être ambitieuses. On a travaillé ensemble sur la programmation de la soirée de clôture, en lui proposant des noms d’artistes. Une vraie carte blanche. Nos goûts musicaux sont assez similaires et/ou se retrouvent à l’arrivée ! Côté programmation, et bien…. Mansfield.Tya et Louise Roam, c’est un plateau tellement beau !!! Que dire de plus ? Mansfield.Tya a un univers sublime et énergique. Une vraie force. Leurs textes sont des petites claques matinales… avant le café… avant la première cigarette. Louise Roam, elle, dégage un truc magique, poétique. Une musique électronique un peu mélancolique. C’est pur et lumineux. Et sa voix joue parfaitement avec cela. Je sais que sur la scène du Brise Glace, avec la puissance sonore, elle va être prenante. Et comme on a voulu finir la soirée en beauté, on a invité les djs WNK (alias Justin, figure emblématique de la scène queer annecienne, et Seb) et Nicol, notre chouchou parisien que l’on adore et admire. On se fait plaisir !


LOUISE ROAM

Pour retrouver toutes les informations sur Transposition et la programmation complète du festival :


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