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Vegan &co, la solution vegan à Bordeaux !

En sortant des sentiers battus du consumérisme omnivore et carné, la communauté vegan lutte contre l'instrumentalisation massive des animaux par humains. Le mode de vie vegan dépend de l'offre que proposent les moyennes et grandes surfaces, labellisées BIO ou non. Où et comment trouver des "similis" à la fois gourmands et nutritifs ? Des produits savoureux et éthiques ? Des denrées permettant d'attiser la curiosité des non-vegan ?

Ludovic, co-créateur de l'enseigne Vegan &co, nous apporte des réponses pertinentes à travers le projet qu'il mène avec son associée Mandy : créer le premier magasin exclusivement vegan à Bordeaux ! Rencontre.


©Vegan &co

Bonjour à tous les deux ! Pour commencer, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ? Bonjour à toi et merci de nous accueillir. Mandy est une jeune vegan originaire de Tours. Elle est venue sur Bordeaux pour ses études en biologie végétale. C’est ici, à la fac, qu’elle a rencontré Fiona, vegan depuis 1 an. C'est elle qui lui a fait ouvrir les yeux sur son amour spéciste des animaux. Elle est devenue vegan à la suite de cette rencontre et s'est impliquée dans la protection animale. Rien ne la déterminait à créer une entreprise en dehors de son mode de vie. Moi, Ludovic, j’ai eu un parcours scolaire très atypique. J’ai travaillé en agriculture / viticulture, en informatique, dans le commerce et même dans l’armée. L’ensemble des connaissances acquises durant ces années d’expériences professionnelles m’a permis de mener cette aventure à bien.

En quoi votre rencontre a-t-elle été déterminante pour fonder les grandes lignes de votre business plan ? Déterminante c’est le mot. Avant de rencontrer Mandy, je n'avais pas prêté attention à ce qui se passait derrière mon alimentation omnivore. Pour dire vrai, je ne savais même pas en quoi consistait le véganisme. Je ne me préoccupais pas de savoir si mon alimentation était réellement bonne pour ma santé et pour ma planète, ni même du côté souffrance des animaux qui se cachait derrière. Comme beaucoup, je me satisfaisais de ce que l'on me proposait dans les supermarchés, à savoir la viande et les produits laitiers. J'étais, comme qui dirait, sous l'emprise de notre société de consommation aveugle qui nous dicte que manger de la viande est indispensable, et qu'entre les vaches heureuses qui gambadent dans le près et mon assiette, il ne se passe rien de mauvais. C'est après m'être renseigné sur le côté éthique du véganisme et m'être intéressé aux bienfaits d'une alimentation vegan sur ma santé que j'ai décidé de devenir vegan à mon tour. Etant en manque de similis vegan, nous avons décidé de nous lancer dans l'importation de ces produits.


Quelles sont vos sources d'inspiration éthiques et philosophiques ? Nous n'avons pas de source d'inspiration éthique ou philosophique. Nous vivons dans le respect des animaux et nous prônons la tolérance et le respect de toutes les espèces animales de cette planète. Que tout le monde fasse de même serait idyllique, là est notre souhait le plus cher, comme toute personne vegan.


©Vegan &co - Ludovic

Dans quelle mesure vous considérez-vous comme militant.e.s pour la cause des animaux ? Mandy a souvent participé à des actions militantes avec des associations de défense des animaux. Elle essaie d’intervenir dès que son emploi du temps le lui permet. Il est vrai que ça devient de plus en plus rare avec le temps et toutes ses activités professionnelles. Cependant, elle reste en contact avec des associations qui récupèrent des animaux, le plus souvent domestiques. Elle est alors famille d’accueil et gère l'adoption de ses petits protégés. Pour ma part, vegan depuis seulement 1 an, je n’ai eu que très peu d’expérience militante. Avec le magasin à gérer, je suis malheureusement très souvent overbooké. Cependant, nous pensons très fermement que notre activité est une forme de militantisme. Proposer des alternatives à la viande aux omnivores et proposer des alternatives aux fromages pour les végétariens, c'est proposer et surtout permettre un mode de vie vegan.

Que pouvez-vous nous dire à propos du concept d'antispécisme ? Certaines personnes trouvent juste de se battre pour la survie des animaux domestiques mais ne voient pas de problème dans le fait d'exploiter et tuer d'autres espèces pour leur plaisir gustatif. Nous ne devrions pas faire de différence entre notre chien/chat que l'on considère souvent comme un membre de notre famille et le cochon que l'on décide de sacrifier pour lui trouver une place dans notre assiette. Beaucoup de personnes n'imagineraient pas manger du chien ou du chat, alors pourquoi faire souffrir, exploiter et tuer d'autres espèces ? Ne pas faire de différences entre les espèces animales et toutes les respecter, c'est ça, ne pas faire de spécisme.

Selon vous, comment pourrait-on sensibiliser un large public à propos de la "sentience" (capacité à ressentir, à percevoir, à être pleinement conscient) des animaux ? Pour sensibiliser un plus large public il faudrait tout d'abord faire prendre conscience aux gens de leur comportement spéciste. Bien leur rappeler qu'une vache mérite autant d'amour et mérite autant de vivre que leur chien. Il faudrait aussi cesser dès l'école primaire d'apprendre aux enfants que la vache est faite pour finir dans notre assiette au même titre que tous les autres animaux de la ferme. Pour les personnes adultes, les actions de sensibilisation ont, à mon sens, le meilleur impact. Les actions coup de poing, telles que les vidéos de L214 dans des abattoirs, mettent en lumière pour le grand public la cruauté de notre société. Cependant, cela reste, selon nous, incomplet : proposer un changement d'alimentation sans alternative à la viande et au fromage, c'est souvent brutal, et les chances d’aboutir à un changement sont minces. C’est ici qu'intervient Vegan &co.

Est-il possible de se définir comme antispéciste sans être vegan ? Pourquoi ? Être spéciste, c'est faire de la discrimination sur une espèce animale. Manger du cochon et faire des papouilles à son chien, c'est par définition du spécisme. Si l'on est végétarien, on cautionne les pratiques cruelles des industries laitières sur les vaches en les soutenant financièrement. Au même titre qu'être végétalien et consommer des cosmetics testés sur les animaux, c'est encore une fois du spécisme. Être vegan, c'est être antispéciste. Selon nous, il n'est pas possible d'être antispéciste sans être vegan.


©Vegan &co

En novembre 2015, vous avez officialisé l'ouverture de votre boutique vegan en ligne : des rayons extrêmement complets avec plus de 400 références en stock (similis "viandes", similis "poissons", similis "laitiers", similis "œufs", produits locaux, ...) et une livraison à vélo gratuite dès 15 euros d'achat. Une vraie révolution dans le paysage vegan de Bordeaux ! Qu'est-ce qui vous a amené à lancer une activité commerciale sous forme de shop en ligne ? Lancer une entreprise, c’est toujours un risque. Ça l’est encore plus quand on connaît le coût exorbitant de l’acheminement, en froid positif, des marchandises jusqu’à Bordeaux. Nous ne connaissions pas le potentiel commercial de ce marché car il était très difficilement quantifiable. Nous avons donc choisie de limiter les risques. Ouvrir un site plutôt qu’un magasin réduisait grandement l’investissement et donc le risque d’échec. Moins de charge fixe donnait la possibilité de plus de charge variables et donc tenter de réduire au maximum le nombre de ruptures.

Qu'est-ce qui a été le plus gratifiant dans la mise en place et les débuts de l'aventure Vegan &co ? Le plus gratifiant sont les retours de nos client.e.s. Nous sommes ravi.e.s d’entendre la joie d’avoir enfin une solution vegan à Bordeaux. Les messages arrivent de toute part : pendant les livraisons, sur les réseaux sociaux ou encore par mail. C’est d’autant plus gratifiant de lire par hasard des recommandations ou d’entendre des personnes qui viennent de la part de client.e.s convaincu.e.s. De façon générale, l’engouement autour de notre activité reste pour nous un moteur.

Et, à ce jour, pour vous, entrepreneur.e.s, qu'est-ce qui a été le plus difficile ou décevant ?

Le plus difficile pour nous a été de voir que nous n'étions pas soutenu par tout le monde - alors que nous avions crée notre entreprise pour nous tous, vegan -, que cela soit sous forme de critiques non constructives et mauvaises, ou encore de voir des propositions d'achats groupés chez des concurrents pour des produits que nous vendions. Heureusement ces quelques déceptions ne sont rien face à la joie et aux retours d’une grande majorité des personnes avec qui nous sommes en contact.


©Vegan &co


Aujourd'hui, 8 mois après le lancement de votre site de commerce en ligne, vous vous positionnez pour créer le premier magasin vegan au sein du centre de Bordeaux. Le projet de posséder des murs en ville pour ouvrir une boutique était-il déjà présent dans vos têtes au moment de lancer le site internet ? Beaucoup de chose étaient déjà et restent présentes dans nos têtes. Forcément dès le début nous souhaitions ouvrir une boutique à Bordeaux. Le site était pour nous l’occasion de tester le marché et de voir si la communauté vegan nous suivait. Nous avons plein de projets pour l’avenir de Vegan &co et pour les vegan Bordelais. Pour le moment c’est encore un secret.

En tant que fondateur.e.s et gérant.e.s de Vegan &co, en quoi cette évolution vers un authentique magasin est-elle décisive ? Depuis 8 mois, nous ne tirons aucun bénéfice de cette activité (mis à part les quelques DLC qui finissent dans nos assiettes, pour notre plus grand plaisir gustatif). Nous ne percevons pas de salaire, nous avons un autre travail en parallèle, car gagner de l’argent n’était au départ pas le but de cette activité. Maintenant que l’activité est bien lancée, nous passons 100% de notre temps libre au service de cette entreprise. Il est temps pour Vegan &co d’évoluer vers un plus gros projet permettant de vivre de notre travail. De plus, c’est également déterminant pour le véganisme Bordelais. Sans un tel lieu, l’évolution de cette culture culinaire sera beaucoup plus faible. En joignant tous nos efforts, militants, associations, entreprises, (…), nous pouvons parvenir à faire entrer l’alimentation végétale et le respect des animaux dans les mœurs.

Selon vous, quelle est la meilleure façon d'atteindre le succès (visibilité, dynamique de la demande) à long terme et de fidéliser votre clientèle ? Haha, bonne question ! Nous pensons que plus nous apporterons d'avantages à la communauté vegan, plus l’engouement et donc la visibilité sera forte. Comme je l'ai mentionné plus haut, nous avons prévu de nombreuses surprises pour la suite de l’entreprise. Mais c’est toujours un secret :D !


©Vegan &co

Bordeaux, ville symbolique de la gastronomie du Sud Ouest, réputée pour son "boeuf gras" et ses spécialités au canard, ou encore pour les dégustations de vins bordelais accompagnés de fromage, est riche de ses bistros traditionnels et de ses restaurants spécialisés dans les poissons et fruits de mer. En quoi est-ce que la culture culinaire locale peut-elle un frein à l'épanouissement du véganisme à Bordeaux ? La culture culinaire locale n'est pas un frein à l'épanouissement du véganisme. Il est vrai que cela n'est pas plaisant en tant que vegan d'entendre, à droite et à gauche, parler de nourriture omnivore. Mais partout en France, c'est la même chose : chaque ville a sa culture culinaire et, pourtant, le véganisme prend de plus en plus d'ampleur. Etant en contact permanent avec des omnivores et des personnes qui crient haut et fort qu'elles aiment leur foie gras du sud ouest, nous ne pouvons que prôner la tolérance, tout en essayant d'ouvrir leur esprit au véganisme.

Dans le centre-ville, toutes les enseignes Bio proposent des préparations et des mets vegan. En somme, il est possible et facile pour les vegan bordelais de vivre en accord avec leurs valeurs car l'offre est présente. Comment vous positionnez-vous par rapport à l'offre proposée par les magasins Bio ? Quel est votre "avantage comparatif" ?

Parvenez-vous à trouver de bons similis de fromage pour gratin dans les magasins Bio ? De bons similis de morceaux de viande à placer sur des brochettes pour vos barbecues ? De bonnes tranches de fromage à mettre dans vos sandwich ou sur vos burgers ? Nous, non, c'est la raison pour laquelle nous avons crée cette entreprise. L'offre dans les magasins Bio est bien trop faible, les produits, pour la plupart, ne sont que végétariens. Enfin, cela ne m'enchante pas de passer devant de la viande et du fromage lorsque je vais chercher mes produits vegan. Il est là, notre avantage comparatif. De plus, nous pouvons nous interroger sur l’intégrité de certaines marques, reliées aux grands groupes alimentaires mondiaux, et responsables de désastres écologiques. Ces marques proposent donc des produits « végétaliens » et non vegan. Nous proposons un large choix, qui va s’agrandir au fur et à mesure, où un vegan peut acheter un produit en toute confiance.


©Vegan &co - Livraison à domicile en vélo


Pour financer l'ouverture de votre boutique, vous avez estimé un budget minimum de 4500 euros, que vous avez entrepris de collecter sur une plateforme de crowdfunding. Pourquoi avez-vous opté pour ce mode de financement ? Quelle est votre démarche ? Nous avons choisi le financement participatif pour deux raisons principales : - Premièrement, le projet est fait par des vegan à destination de la communauté vegan (+ végé friendly) ; - Deuxièmement, pour ce type d’activité, il est très complexe de faire comprendre que le véganisme n’est pas une mode et que le projet est viable. Les études de marchés sont peu fiables car ça reste un « marché » naissant. Donc les banques ne sont pas prêtes à nous suivre, ou à des conditions inacceptables.

Donc... On vous attend maintenant le 10 juillet pour faire les comptes du financement participatif et déterminer la forme que prendra le futur magasin, c'est ça ? C’est bien ça. Le projet a minima commence à partir de 4 500 €. Cela correspond au projet A, celui d’ouvrir une petite épicerie. Mais le projet est plus complet au fur et à mesure que la somme collectée augmente. Ainsi, à partir de 21 000 €, vous pourrez trouver de l’épicerie de toute sorte, du frais pour tous les goûts, du vrac un maximum local et des fruits et légumes bio locaux et de saison. A partir de ce seuil, l’argent supplémentaire récolté permet d’augmenter la surface de vente, d’augmenter le nombre de références et de limiter les ruptures. Le projet F demande 51 000 € pour avoir un grand lieu vegan qui rivalisera avec ce qui existe à l’étranger.


©Vegan &co


Un dernier mot pour la route ? Allez-y, c'est ici !

Certes [4500€ -> 51000€], c’est une somme. Certes, nous ne roulons pas tou.te.s sur l'or. Mais il est important que chacun aide à la hauteur de ses moyens. Les dons commencent à 5€, ce qui je pense est accessible pour chacun. Nous sommes plus de 1000 sur notre page Facebook. Si chacun donnait ne serait-ce que cinq euros, nous aurions déjà dépassé le seuil minimum. Le don moyen sur Ulule et sur notre campagne jusqu’à présent est de 25€. Si ce même groupe de personne donne cette somme, nous avons un magasin avec des fruits et légumes et du vrac ! Une dernière chose... Même si vous n’êtes pas de Bordeaux, vous pouvez contribuer. Nous avons déjà des contributions qui viennent de Paris, de Nice ou même de Belgique. Permettre par votre action que le magasin vegan de Bordeaux voit le jour, c’est permettre un dynamisme et une visibilité autour du véganisme. C’est donc un premier pas pour avoir votre solution vegan à côté de chez vous dans l’avenir. Soutenir Vegan &co est donc un geste militant pour notre cause.


Pour suivre l'actualité de Vegan &co, contribuer à la campagne crowdfunding ou visiter le magasin en ligne pour commander des mets vegan, suivez les liens suivants :

Site web : veganeco.fr

Facebook : facebook.com/veganeco Event Facebook du projet : facebook.com/events


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